Comme il restait quelques dollars, en dépenser pour refaire une partie du toit de la maison de la bibliothécaire semblait opportun.Bien que fonctionnaire, son salaire ne lui permettait pas d'entretenir sa maison.Le toit en tôle offrait par endroit une vue sur les étoiles la nuit, mais laissait aussi passer l'eau lors des pluies.
A charge pour elle de payer la main-d'oeuvre, nous lui offrons les toiles du toit, les anciennes remplaçant les murs de paille.
Malgré toutes ses dépenses le porte-monnaie n'était pas vide; les derniers dollars servirent à distribuer des colis alimentaires. Il faut savoir qu'au Cambodge, comme dans beaucoup d'autres pays, la solidarité familiale est indispensable à la survie des plus anciens, aucune retraite n'existant. Malheureusement, durant les Khmers Rouges, nombreuses furent les familles dispersées ou décimées. Les survivants les plus âgés se trouvent aujourd’hui sans ressources et ne peuvent survivre que grâce à la générosité de leur voisinage. Leur donner quelques kilos de riz, des pâtes, de l'huile et autres produits de première nécessité est d'une grande aide pour eux.
Nous avons donc sélectionner une dizaine de personnes : plusieurs veuves, dont une presque centenaire, un demi aveugle qui venait de se casser une jambe, une jeune femme mère célibataire rejetée pour sa "faute". Ce fut certainement le moment le plus émouvant de ces 5 jours, partageant leur joie et recevant leur bénédiction.
