vendredi 17 mars 2017

Clap de fin

Voilà c'est la dernière journée !
Dernier café du matin sur le ponton avec les chiens, les bateaux en fond sonore et quelques grenouilles dans la cuisine.

Jeudi après-midi, j'avais demandé aux profs d'informatique de venir à BP pour une démonstration de l'emploi d'un vidéo-projecteur pour leurs cours.

Ce fut l'occasion de faire le point sur leur pédagogie qui me semble bien particulière : je n'ai jamais vu de cours formel, toujours des exercices à faire, avec appel au prof en cas de problème, mais rien de collectif. Si ceci permet à chacun d'avancer à sa vitesse, je ne suis pas sûr que l'acquisition des connaissances soit optimale.

Nous avons donc passé une bonne heure afin de voir comment pourrait se passer une heure de cours plus structurée. Quelques objections, absentéisme parfois important pour les cours qui commencent à 13h, heure de la sieste traditionnelle surtout pendant la saison chaude et sèche, et difficultés avec les plus jeunes dont le niveau d'anglais est faible. Quelques idées d'améliorations sont proposées, on verra bien si elles sont appliquées à la prochaine rentrée scolaire en novembre.

C'est sur ce constat cependant optimiste que je vais quitter Kampot cette année.

Merci à tous ceux qui ont suivis ces quelques pages et à l'année prochaine si........


mercredi 15 mars 2017

La dure vie de Seng

Seng est une jeune fille qui suit les cours de français. Elle est attentive, sérieuse et souvent prête à participer. Rien ne me permettait de penser que sa vie est aussi difficile. Elle est malheureusement représentative de la situation de nombreux étudiants. Elle est aidée par des donateurs dans le programme d'aide de Samaki. Notez la différence de tenue entre celle pour aller à l'école et celle de tous les jours.

Voici son histoire, traduction adaptée d'un article en anglais.





Seng Sangmeng vient d'une famille de 2 frères et 2 sœurs. Sa famille est très pauvre avec peu de revenus. Son père est un vétéran handicapé qui marché sur une mine et a perdu sa jambe lorsqu'il était militaire. Il est seulement capable de gagner un peu d'argent en faisant des petits travaux de jardin pour les fermes de ses voisins. Sa mère n'est pas là : elle est en Malaisie travaillant comme domestique et ne peut pas envoyer d'argent à sa famille. Seng, travaille dur pour aider à la cuisine et au nettoyage à la maison . Elle s'occupe aussi de ses frères et sœurs. Elle se targue non seulement de discipliner ses frères et sœurs, mais aussi de les défendre et de les protéger contre les personnes qui tentent de les combattre ou de les intimider.
Sur son temps libre, Seng aime lire. Elle n'a pas de livre préféré, mais elle aime lire des livres en khmer et essaie de lire des livres en anglais. Seng aime aussi chanter, chantant souvent des chansons khmères quand elle est à la maison.
À l'école, les sujets préférés de Seng sont le khmer, le français, l'anglais et la chimie. Elle espère poursuivre une carrière d'avocat à l'avenir, mais reconnaît que le chemin pour devenir un avocat sera difficile. Seng est reconnaissante pour la bourse qui lui a fourni un vélo de sorte qu'elle n'a plus à marcher 5 km de son domicile à l'école. Habituellement, il lui faudrait une heure pour marcher à l'école et puis une heure pour marcher à la maison. Avec le vélo, il est plus facile pour elle de voyager et lui donne la capacité de rentrer à la maison pour le déjeuner de temps en temps. Elle est également reconnaissante pour la bourse parce qu'elle l'a aidée à acheter des livres et des fournitures scolaires afin qu'elle puisse continuer à poursuivre ses rêves



lundi 13 mars 2017

dernière semaine, retour en vue

Le dernier week-end est passé.

Samedi bien calme, direction le marché pour acheter le poivre rouge de Kampot. Je vais toujours chez la même marchande qui cette fois sort un sac particulier du dessous du comptoir. Il est beaucoup moins gros que les autres. Elle m'explique que c'est la meilleure qualité qu'elle a et elle m'explique les différences que jusqu'à présent j'avais du mal à identifier. La couleur du grain est importante : elle doit être rouge, pas trop vif mais pas trop foncé, signe d'une maturité trop importante qui renforcera la force au dépend du parfum. Et je peux constater que dans le sac qu'elle me propose  il n'y a presque pas de grains noirs, qui deviennent de plus en plus fréquents dans les autres sacs à mesure que le prix diminue.

Une autre spécialité locale est le sucre de palme. Tout en haut du palmier, il faut faire des entailles pour recueillir la sève, un peu à la manière des érables ou des pins. La difficulté réside dans la taille de l'arbre parfois près de 30 mètres. Un bambou avec quelques marches permet d'atteindre le sommet sans aucune sécurité. Le liquide sera récolté dans des récipients faits de morceaux de bambous puis chauffer pour faire évaporer l'eau et obtenir une pâte qui servira de sucre. Il parait qu'on peut aussi en faire de l'alcool mais je n'ai pas goûté.





vendredi 10 mars 2017

Me revoila

Un peu de retard dans la mise à jour pour cause de chaleur !
Oui je sais à Paris vous voudriez bien que je puisse vous en envoyer un peu car ici, depuis 4 5 jours la chaleur ne fait qu'augmenter dans le journée, même si le matin, un vent frais désagréable me force à quitter le ponton pour le petit dej.

Donc mercredi, jour férié ici jour de la femme, comme prévu, direction Kep pour aller manger au marché aux crabes, haut lieu touristique où les marchandes de poissons viennent vendre poissons, calamars et surtout crabes. Ce ne sont pas de gros tourteaux mais de petits crabes à la carcasse pas très dure ce qui permet de les manger sans couverts, juste décortiquer et aspirer le contenu.

Avec Lyhuoy et Dy nous avons fait la route en tuk-tuk, 25 kms environ, une bonne partie sur la route, mais aussi une large piste bien secouante de 5 kms au moins. Une petite heure à être bien secoués, avec un vent bienvenu pour nous rafraîchir.

Le choix du repas se porte sur des brochettes de calamars (le délice de Marie-Claude !), brochettes de coquillages et un beau poisson à partager. Une petite heure après, il ne reste plus rien !

On aurait pu traîner un peu dans le marché, mais la chaleur  est telle que nous décidons de reprendre le tuk pour une visite de la vieille ville où ne reste plus que les ruines des villas construites pendant le protectorat français mais laissées à l'abandon depuis l'indépendance du Cambodge. L'époque des khmers rouges de 1975 à 1979, n'a pas facilité aussi leur conservation.
Retour vers 14h30 : on décide de se quitter, le voyage n'a pas permis aux 2 jeunes de faire la sieste, obligatoire par ce temps chaud surtout quand on se lève à 5h.

Pour les cours, tout baigne, le prof de Phnom Sah s'est marié ; il est absent et j'assure le remplacement des élèves qui ont bien voulu venir. Tout rentrera dans l'ordre lundi prochain.




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mardi 7 mars 2017

distribution des vélos

Lundi matin comme prévu "cérémonie" de distribution des vélos à 9 élèves sélectionnés sur la base de l'éloignement et l'appartenance aux famille les plus pauvres.

Cela démarre par la signature de l'engagement de continuer les études sous peine de devoir rendre les vélos qui seront alors réattribués. M Phan fait un long discours d'explication, plein de bienveillance, mais le khmer est une langue "dure" à entendre et on pourrait penser qu'il passe un savon.

Chaque élèves complète et signe son engagement avant de recevoir son vélo. Je regrette juste que 4 demandes sont pour le moment non satisfaites, le reste du budget n'étant pas encore alloué.














L'après-midi direction BP pour le fun cours de français. Depuis que je donne le cours les élèves arrivent mieux qu'à l'heure : ils sont en avance pour ce qui va être une franche partie de rigolade, sans perdre de vue qu'ils doivent apprendre du vocabulaire. On commence par la révision du cours de la semaine dernière, dessus, dessous, à gauche, à droite, le nez, les oreilles..... Aujourd’hui ce sera les accessoires utilisés en classe .

Et voila comment ça se passe :








lundi 6 mars 2017

Le train et le musée

Comme tous les weekends les expats de PP sont arrivés. Un peu plus d'animation, parfois trop, il y a toujours une famille avec un gamin insupportable. Raison de plus pour enfourcher un vélo et partir à la recherche de raquettes de ping-pong. Bien qu'ayant fait presque toutes les rues de Kampot, je n'en trouve pas. Il faudra les faire venir de PP si nous réussissons à faire la table.

Dimanche nouvelle sortir matinale à vélo qui me mène par hasard à la gare de Kampot. Il y a presque foule : le week-end, un train de voyageur circule entre Sihanoukville et PP en un peu plus de 6 heures quand il ne faut que 3h30 par la route pour un coût moindre. Quelques voyageurs attendent, je demande l'heure de passage, 9h. Il est déjà 9h35 et rien à l'horizon. Attente. Regards vers le passage à niveau situé 500 mètres avant la gare, mauvais signe les barrières sont toujours levées. Ce n'est qu'à 10h05 que le convoi rentre en gare !  Presque aussi bien que le RER B ou D !




Déjeuner dans ce qui fut un des meilleurs restaurant de poisson de Kampot. Déception ! Le crabe est toujours aussi bon, mais pour amortir le coût de la nouvelle terrasse, les prix ont été multipliés par 3 depuis ma première visite et le service est en dessous de tout.


L'après-midi, visite du musée de Kampot avec les élèves de BP. J'avais limité le nombre à 25, l'effectif de la classe de 9B. Rendez vous à 14h, à un kilomètre des Manguiers. En arrivant je suis surpris de les voir presque tous là, en tenue scolaire, jupe ou pantalon noir et chemise blanche avec leur nom et classe dessus. 17 présents, toutes les filles, les garçons font défection comme souvent. Sophany m'explique que bien que ce soit dimanche, cette sortie est considérée comme un cours !
Direction le musée à vélo  sur une route en travaux au milieu de engins car on travaille aussi le dimanche. Très attentifs et intéressés, les élèves prennent de nombreuses notes pour leur prochain cours d'histoire.

Le point de rendez vous

Arrivée

photo souvenir

vendredi 3 mars 2017

3 eme grosse dépense

Après l'achat des ordis, le paiement des cours de janvier à Beong Preah, j'ai ressorti le porte-monnaie ce matin pour un nouvel gros achat : 9 vélos pour des élèves qui habitent loin des collèges et n'ont pas de moyen de locomotion. Chaque demande a été examinée par Samaki qui a vérifié  que les familles bénéficiaient du statut de "famille les plus pauvres", que la maison était à 2 kms au moins, ce qui veut dire 8 kms par jour, et que les élèves étaient studieux. Il y avait 14 demandes, mais malheureusement le budget ne permettait que 9 achats. Après une ultime sélection direction ce matin vers le marché.

Petite boutique à l'angle d'un passage avec plein de vélos. Channy qui m'accompagne commence par demander le prix : $ 45 l'unité. C'est cher et je ne suis pas décidé à dépasser  $ 40 pour des vélos d'occasion, certes en bon état. Je dis non et me retourne pour aller vers une autre boutique. La patronne me rappelle et propose 42. Encore trop cher ! je la regarde et en khmer !!! admirez !!! je lui dit 1, $ 42,2 $ 42 et ce jusqu' à 6 où je passe à 6, $ 40 !!. Elle accepte finalement . Une heure à attendre la préparation, changer les selles si nécessaires, gonfler les pneus, mettre les sonnettes, bien vérifier l'éclairage, je voulais que chaque vélo en soit équipé pour circuler l'hiver de bonne heure. On nous fait quand même cadeaux de 2 pneus neufs et de 9 paniers, ce qui me fait dire que la marchande a gagner sa journée.

Vint ensuite le chargement de ces 9 vélos dans un seul tuk-tuk . C'est fou l'organisation. Tout tient, pas forcément à l'intérieur, mais tout arrive 15 kms plus loin sans encombre.


Les vélos sont stockés chez le directeur de Phnom Sah en attendant la distribution qui se fera lundi matin de manière officielle.

En fin de matinée, rapide départ pour BP, M Phan m'a annoncé le prix de la table de ping-pong en béton. $ 400 !!!! soit l'équivalent de 3 mois de salaire ! Il me montre un long calcul avec le prix des matériaux correspondant aux spécifications. En reprenant les dimensions, je découvre qu'il s'est trompé dans l'épaisseur du plateau 80 cms au lieu de 8 ! Ça divise par 10 le prix du ciment et du sable. Il va revoir les maçons, je lui donne un budget de  $ 200 max, il faudra aussi payer le filet, les raquettes et les balles. Il devrait alors reste une bonne centaine de dollars pour 2 ou 3 vélos de plus.

jeudi 2 mars 2017

4eme semaine

Mes voyages entre les deux collèges sont maintenant bien rodés. Matin à Phnom Sah, après-midi à Beong Preah. Quelques changement parfois à l'emploi du temps comme lundi où le directeur du lycée de voisin ( 15 kms quand même ) souhaite me voir pour parler ordinateur. Son établissement est énorme 800 élèves au collège et autant au lycée. Il a entendu parler de moi lors d'une réunion de district et me demande si je peux lui procurer des ordinateurs, il n'y en a pas dans son établissement, les cours d'informatique n'étant que théorique. Sa démarche me surprend et je ne peux l'accepter pour plusieurs raisons que je lui explique : les actions prévues ne laissent plus grandes ressources, je ne peux inclure un nouvel établissement sans en parler avec Samaki qui devra ensuite assurer le suivi, et surtout pour être efficace le nombre d'ordinateur est très important  et dépasse de loin nos capacités.

Je passe aussi pas mal de temps sur le projet de table de ping-pong. Le directeur de Phnom Sah est tout à fait d'accord, la place est trouvée, je dois juste pousser très fort M. Phan de Samaki pour obtenir un devis et faire réaliser les travaux avant mon départ, ce qui n'est pas gagné. En plus pas de raquettes ni de balles à Kampot, il faut les faire parvenir de Phnom Penh.

Pour ce qui est des vélos, une liste de bénéficiaires potentiels a été établie . Ce matin on va faire le choix. Difficile, certains sont à plus de 2kms qu'ils font à pied 4 fois par jour, ce qui explique les retards. Le choix se fera sur l'engagement de continuer les études : j'ai une préférence pour les plus jeunes qui doivent encore passer 2 ans au collège, surtout si ce sont des filles qui abandonnent moins souvent leur parcours scolaire.

Pour le reste rien de particulier, temps toujours aussi changeant, ciel souvent couvert, beaucoup de vent, quelque de gouttes de pluie qui n'arrangent pas les pistes et gros travaux de modernisation de la route qui mène aux Manguiers, là aussi difficultés pour garder l'équilibre à moto